L’écrivain (sic)

Ça fait maintenant plus d’un an que je n’ai rien écrit sur ce site. Je suis maintenant à ma toute dernière session à l’université et l’automne dernier (2021) j’ai dû écrire un court scénario de 10 minutes dans un contexte réalisable pour un étudiant (petit budget). J’ai eu l’immense honneur d’avoir un excellent professeur qui s’occupe de justement lire les scénarios à gros budget et décider si ceux-ci sont financier. Il m’a d’ailleurs référencé à une maison de production de films québécois et j’ai maintenant un stage là pour y lire et commenter des scénarios. Bref, je penses avoir beaucoup progressé depuis la dernière fois que vous m’avez lu.

Aujourd’hui j’ai l’intention de vous présenter ce court-métrage nommé L’écrivain (sic) qui a une certaine importance à mes yeux. Le scénario est basé sur un court texte littéraire que j’avais écris auparavant. Sachez que c’est un script/scénario, donc la forme d’écriture n’est pas exacte à celle d’un roman (phrases courtes, répétitions, manque de négation, etc). De plus, mon univers ce passe au Québec, il y a donc quelques phrases, expressions et mots dans les dialogues qui peuvent vous paraître étrange, mais c’est surtout dans le but de bien retranscrire le « parler » québécois. Le texte étant beaucoup plus long que mon précédent scénario Crépuscule au pied du pont, j’ai décidé de mettre à disposition une version PDF en plus.

Si vous êtes un de mes professeurs d’université et que vous tombez sur cette page, veuillez me contacter pour confirmer mon identité : ce scénario m’appartient bel et bien, je ne fais que le publier sur mon pseudonyme après avoir reçu ma note dans ce cours.


L’écrivain (sic)

SCÈNE 1. INT – SALLE D’ÉCRITURE DE FRANCIS – NUIT

FRANCIS, un homme à la fin de la vingtaine, est assis sur sa chaise et il a la tête couchée sur son bureau. On retrouve sur le bureau en désordre une radio allumée, un crayon à l’encre rouge brisé dont l’encre coule, des cahiers d’écritures intitulés « idées » qui sont vides, des feuilles lignées, une seule feuille blanche (sans lignes), des romans de Osamu Dazai, de Hubert Aquin, de Claire Demar, de Maurice Champagne et de William Harrington. Le deuxième tiroir du bureau avec une serrure est ouvert. Un peu éparpillé dans la salle, on retrouve d’autres feuilles lignées, de cahiers d’écritures qui couvrent le sol. La salle est mal éclairée et une des lumières clignote.

À la radio on entend deux ANIMATEURS (HUBERT et MAURICE, âgés de la trentaine) qui discutent de textes amateurs qu’ils ont reçus.

MAURICE (HC)
Hey c’est vraiment un excellent texte qu’on nous a envoyé là Hubert ! On le rappelle aussi, si vous voulez que vos textes soient lus, n’hésitez pas à les envoyer à notre adresse, soit au 613 rue Aquin.

HUBERT (HC)
Maurice a raison, on les lit tous et ça reste anonyme si vous voulez.

On entend la porte d’entrée de l’appartement s’ouvrir et se fermer au loin.

ÉMILIE (HC)
(à haute voix éloignée)
Francis, j’suis de retour ! J’suis allée porter ton texte à l’endroit que tu m’as dit. Je suis arrivé un peu en retard à l’endroit à cause d’un accident au métro, mais j’ai réussi à convaincre les gars de la radio de l’accepter ! T’as mangé quoi pour souper finalement ?

MAURICE (HC)
(en riant légèrement)
D’ailleurs notre deuxième écrivain de la semaine c’est quelqu’un qui nous en a envoyés beaucoup.
(rire court)
Ça me fait rire parce que je dis « écrivain », mais c’est surement plus un clown. Le gars il nous a envoyé que des pages blanches à chaque fois c’est pour ça qu’on les a jamais lus. C’pas comme si y’avait grand-chose à lire de toute façon.
(rire court)
Sauf que cette fois-ci mon Hubert y’a eu une amélioration, j’te le dis. Ça commence comme ça mon Hubert…

Écran noir pendant 2 secondes.

SCÈNE 2. INT – CUISINE CHEZ FRANCIS – MATIN (FLASHBACK)

Francis habillé en pyjama arrive dans la cuisine en poussant un soupir et ouvre le pot de Tylenol qui est rangé à côté du lavabo. Il remplit d’eau un verre qui est juste à côté des Tylenol et avale la pilule avec l’eau. Sa blonde, ÉMILIE, qui est à la fin de la vingtaine, bien habillée, est en train de finir de manger son déjeuner sur le comptoir à côté. On entend très peu des BRUITS de marteaux légers.

ÉMILIE
J’trouves que t’en prends pas mal récemment, c’pas normal. T’es rendu que t’en prends à chaque jour presque. Tu devrais consulter, ça m’inquiète.

Francis ouvre le frigidaire et regarde dedans sans rien prendre et le referme. Il le réouvre immédiatement et fixe à l’intérieur les yeux vides.

FRANCIS
Ça va partir. C’est surement à cause que j’arrête pas de réfléchir à plein d’idées pour mes textes que j’ai mal. Au moins j’écris sur papier, comme ça ça peut pas empirer mon mal de tête. Ma tête est juste remplie d’idées, faut juste que j’arrive à les sortir.

Francis referme le frigidaire sans rien prendre et remet une enveloppe sur laquelle est inscrit « Texte de Cranfis pour la radio Les belles-plumes » à Émilie. Émilie se lève, embrasse Francis et sort de la cuisine. On entend une porte s’ouvrir et se fermer quelques instants après.

SCÈNE 3. INT – DANS LA CHAMBRE DE FRANCIS ET ÉMILIE – NUIT (FLASHBACK)

Francis est dans son lit avec Émilie. Sur la table chevet un cadran indique « 2:13 ». On entend des BRUITS de constructions forts. Francis murmure des mots qui sont inaudibles et change sa position dans le lit ce qui réveille Émilie. Émilie pousse un long soupir.

ÉMILIE
Ben voyons, qu’est-ce qui se passe.

FRANCIS
(en se retournant vers Émilie et en parlant rapidement)
T’en penses quoi d’une histoire où un homme genre riche perd tout et devient rejeté par sa famille pis hum… il commence à devenir fou et alcoolique… pis genre ça…

ÉMILIE
(coupe la parole à Francis)
J’ai pas la tête à ça Francis, j’suis ben trop fatiguée. On en reparle à mon réveil, promis, OK?
(embrasse Francis)
Mais je trouve que ça ressemble au roman dont tu m’as parlé à un moment ?

Émilie ferme les yeux et Francis se couche sur son dos en regardant le plafond. Les BRUITS de constructions gagnent en intensité. Le cadran indique « 2:14 ».

SCÈNE 4. INT – SALLE D’ÉCRITURE DE FRANCIS – JOUR (FLASHBACK)

Francis est assis à son bureau. Il y a plusieurs piles de romans, deux cahiers d’écritures sur son bureau et une radio qui JOUE de la musique lente et harmonieuse. L’un des cahiers est ouvert et il n’y a rien d’écrit sur les pages. Francis ouvre l’autre cahier qui est intitulé « Idées romans #2 » et commence à écrire avec un crayon à la mine très petit puis s’arrête. Francis efface ce qu’il a écrit. Après quelques longues secondes, il se met à écrire à nouveau quelques mots et aiguise son crayon. Francis efface à nouveau ce qu’il a écrit.

Francis se lève de sa chaise et se laisse tomber en poussant un soupir sur un divan dans la pièce quelques instants. Francis retourne s’asseoir à son bureau rapidement avec excitation. Francis regarde son cahier et ne fait rien. Des BRUITS de constructions, des marteaux se font entendre et la radio ne joue plus de musique.

SCÈNE 5. INT – DANS LA SALLE À MANGER CHEZ FRANCIS – MIDI (FLASHBACK)

Émilie regarde une vidéo sur son téléphone avec ses écouteurs en mangeant à la table. Francis arrive dans la salle à manger avec son repas et deux pilules de Tylenol dans son assiette.

FRANCIS
Cristi ça aide pas les bruits de la construction à mon mal de tête. Ben hâte que ça finisse.

ÉMILIE
(retire un des écouteurs de son oreille et fronce des sourcils)
Quelle construction ? J’ai pas entendu de bruits moi.

Francis s’assoit à la table devant Émilie et pose son assiette.

FRANCIS
(d’un ton moqueur léger)
C’est sûr qu’avec tes écouteurs tu dois pas entendre grand-chose. En plus de ça tu dors comme une bûche. T’écoutes quoi d’ailleurs ?

ÉMILIE
Des vidéos de conseils pour l’écriture. Là je suis tombée sur un podcast où un des gars dit que c’est facile d’écrire et que tout le monde peut faire ça. Mettons que j’ai vu plus pertinent comme podcast. J’voulais pas te réveiller c’pour ça que j’ai des écouteurs.

FRANCIS
(d’un ton offusqué)
Faut être con pour penser ça…J’vais aller marcher dehors après manger. Faut que je me change les idées, je commence à suffoquer.

Francis se verse un verre d’eau et avale ses Tylenol. Émilie regarde Francis avec un sourire faible et remet ses écouteurs.

SCÈNE 6. INT – SALLE D’ÉCRITURE DE FRANCIS – SOIR (FLASHBACK)

Francis rempli d’excitation rentre brusquement dans sa salle d’écriture.

FRANCIS
(en criant)
Esti d’idée de génie, y’a que moi pour penser à ça !

Francis s’assoit à son bureau, prend son minuscule crayon à mine et au moment où Francis se met à écrire, la mine du crayon se brise. Francis jette son crayon au sol, ouvre le premier tiroir de son bureau, prend un crayon à l’encre et commence à écrire rapidement. Aucune encre ne sort du stylo. Francis jette le stylo au sol et ouvre un paquet de stylos encore scellé dans le tiroir en déchirant le carton collé au plastique.

Francis sort un nouveau stylo du paquet qu’il a ouvert et barbouille dans la marge de la page de son cahier. Le stylo fonctionne. Francis se met à écrire, mais rien n’apparaît sur la page. Il lèche le bout de son doigt et le frotte à la pointe du stylo et recommence à écrire. Quelques secondes après, Francis s’arrête et regarde la page. La page est complètement blanche sauf pour le gribouillis fait à l’encre dans la marge.

FRANCIS
Ben voyons calisse !

On commence à entendre des COUPS de marteau. Francis se lève et ferme la fenêtre. On entend encore les COUPS de marteau.

Francis allume la radio sur son bureau et les deux animateurs, Hubert et Maurice, discutent du thème de la semaine pour les textes. On entend encore les COUPS de marteaux, mais faiblement.

HUBERT (HC)
Bonsoir à tous, bonsoir Maurice, j’espère que vous avez passé un bon mercredi et si ce n’est pas le cas j’espère pouvoir vous le rendre plus agréable ! Aujourd’hui dans « Les belles-plumes » on va discuter du thème du texte pour demain. Je vais le rappeler pour ceux qui n’étaient pas là quand je l’avais annoncé jeudi dernier, le thème de demain c’est « une confession ». Ça peut être une confession fictive ou non, c’est à votre choix. Toi t’en penses quoi Maurice ?

MAURICE (HC)
Moi je pense que tu parles trop mon Hubert, c’est ça ma confession.
(rire)
Blague à part, je me demande si y’a des auditeurs qui aiment le thème et veulent écrire, mais qui viennent de l’apprendre. Parce qu’honnêtement Hubert, une soirée ce ne donne pas beaucoup de temps pour écrire. Quoi qu’ils peuvent écrire sur le fait qu’ils sont dernières minutes dans leur texte, ça ferait une bonne confession ça !

HUBERT (HC)
(en riant légèrement)
Ils ont jusqu’à 13 heures pour nous les envoyer, ils ont le temps Maurice ! D’ailleurs, pour quelqu’un qui trouve que je parle trop je trouve que tu ne t’en tires pas mieux.

Francis met son cahier de côté et prend une feuille blanche se met à écrire lentement. On ne voit pas ce qu’il écrit. Les BRUITS de marteaux deviennent plus forts et on n’entend plus les animateurs à la radio.

SCÈNE 7. INT – DANS LA CUISINE – MIDI (JOUR) (FLASHBACK)

Émilie, bien habillée, est en train de dîner sur le comptoir. Francis, en pyjama, est à côté du lavabo et vient de se réveiller, il a les cheveux ébouriffés. Il prend les dernières Tylenol du pot et se penche la tête vers le lavabo pour boire l’eau et avaler les Tylenol.

ÉMILIE
T’as déjà vidé le pot ?

FRANCIS
(la voix qui tremble, sur le point de pleurer)
Pour le moment c’est la seule chose qui me permet d’avoir moins mal. Je veux ben aller consulter, mais c’pas un docteur ou la médecine qui va m’aider à évacuer des idées qui envahissent ma tête. J’ai presque envie de m’éclater la tête contre un mur pour les faire sortir.

ÉMILIE
Dit pas ça voyons… J’penses que tu devrais écrire sur toi-même. J’ai vu ça dans une des vidéos que je regardais la dernière fois. La personne disait que c’est plus simple et au moins t’auras pas besoin de penser à des idées, vu que tu parles de toi.

Francis tend à Émilie une enveloppe sur laquelle on peut lire « Texte de Cranfis pour la radio Les belles-plumes ».

FRANCIS
C’est justement ce que j’ai essayé de faire hier soir et j’ai toujours mal. Tiens tu iras porter ça à l’adresse habituelle avant 13 heures s’il-te plaît.

Émilie prend l’enveloppe que Francis lui tend. Elle passe quelques secondes à fixer l’enveloppe et détourne son regard vers un calendrier où l’on peut voir une date encerclée en rouge dans laquelle il est écrit « FILLES! ». Les jours sur le calendrier qui précèdent celui encerclé sont tous marqués d’un « X » noir. Émilie se mord la lèvre inférieure légèrement, puis se retourne vers Francis et ouvre la bouche, mais elle se fait interrompre par celui-ci avant de pouvoir prononcer un mot.

FRANCIS
Tu peux pas annuler ça, ça fait super longtemps que vous vous êtes pas vu. Inquiètes-toi pas, je vais profiter du reste de la journée pour améliorer mon texte. Une nuit c’était clairement pas suffisant pour mettre tout ce que je voulais dedans. Pis j’veux pas rater « Les belles-plumes » de ce soir.

Émilie embrasse Francis sur le front et s’écarte de lui lentement après. Le regard d’Émilie ne quitte pas Francis pendant quelques instants. Émilie fait un léger sourire inquiet. Francis fait signe à Émilie de s’en aller avec sa main.

ÉMILIE
(hésitante)
Bon ben… faut que j’y aille si je veux pas être en retard pour remettre ton texte… J’t’aime, on se voit ce soir si ça finit pas trop tard !

Émilie sort de la cuisine et on entend au loin la porte d’entrée s’ouvrir et se fermer. Francis jette le contenant de Tylenol vide dans un petit bac de recyclage dans la cuisine. Le bac de recyclage déborde de boulettes en papier.

SCÈNE 8. INT – SALLE D’ÉCRITURE DE FRANCIS – JOUR (FLASHBACK)

Francis est assis à son bureau avec un stylo rouge à la main et regarde une feuille de papier blanche. On ne voit pas ce qui est écrit dessus. Il y a sur son bureau des romans bien empilés, plusieurs cahiers d’écritures et des feuilles lignées.

On entend des BRUITS de construction et la radio est allumée. La radio joue de la musique lente et harmonieuse. Francis pose son stylo et commence à piétiner rapidement du pied droit avec son talon tout en gardant la pointe de son pied au sol.

FRANCIS
(d’une voix faible)
Je t’aime autant que… Je me bats contre… Mon cœur bat pour toi, comme il se bat contre mes démons… démons… Non, ça fonctionne pas.

Francis met ses deux mains sur sa tête et la baisse. Il tire sur ses cheveux, ferme ses yeux et commence à respirer fort comme s’il manquait d’air.

FRANCIS
(d’une voix faible et prenant de grandes inspirations)
J’ai tellement d’idées… Je t’aime autant que… J’ai tellement d’idées dont je n’arrive pas à mettre en mots… pourtant il y en a une… mais il y en a une que je sais, celle que je t’aime… Ça sonne mal… Les démons…

La musique de la radio commence à couper de façon irrégulière, laissant entendre quelques bribes de paroles qui ne font aucun sens. Francis pousse un soupir et se met à pleurer.

FRANCIS
(en pleurant et en criant)
Sortez de ma tête !

La musique de la radio devient complètement distordue. Une lumière de la salle commence à clignoter. Francis se met à jeter ses cahiers et feuilles lignées au sol. Il brise son stylo rouge et il ouvre le premier tiroir du bureau pour en sortir une clef cachée dans une efface creusée. Francis ouvre le deuxième tiroir du bureau qui contient un manuel d’écriture et le jette au sol. On voit un pistolet au fond du deuxième tiroir. Les BRUITS de constructions deviennent forts.

Écran noir de 5 secondes. On entend un COUP de feu. Silence total.

SCÈNE 9. INT – SALLE D’ÉCRITURE DE FRANCIS – NUIT (SUITE DE LA SCÈNE 1)

La salle est en bordel avec des cahiers et des feuilles éparpillés un peu partout qui couvrent le sol. On voit sur le sol à côté de Francis un pistolet. Francis est assis sur sa chaise et il a la tête couchée sur le bureau rempli de feuilles lignées et de romans. L’encre rouge du stylo brisé a taché quelques feuilles et continue à couler.

ÉMILIE (HC)
(à voix haute éloignée)
Francis, t’es là ?

Parmi toutes les feuilles, il y en a une près de la tête de Francis qui n’a pas de lignes. Sur cette feuille blanche avec des taches rouges, il est seulement écrit « Chère Émilie, » à l’encre rouge. La radio sur le bureau de Francis est toujours allumée et les animateurs discutent en rigolant.

MAURICE (HC)
(en même temps que l’on découvre le texte sur le bureau à Francis)
Chère Émilie…

Silence de plusieurs secondes.

HUBERT (HC)
C’est tout ?

MAURICE (HC)
(en riant légèrement)
C’est tout mon Hubert !  Y’a rien après. Le gars est pas capable d’écrire plus que deux mots !

HUBERT (HC)
(en riant fort)
Tout un écrivain qu’on a là Maurice !
(rire)
C’est le texte que la demoiselle nous a suppliés de prendre malgré son retard, c’est ça, non ?

Les deux animateurs se mettent à RIRE en même temps.

FIN


Illustration : « 空の窓 » par mocha@ネオケット

1 réflexion sur « L’écrivain (sic) »

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